Aïe aïe aïe, pas toujours facile d’accoutumer aux légumes nos chères têtes blondes qui rechignent encore et toujours devant leurs pourtant délicieuses assiettes pleines de vitamines, fibres et minéraux essentiels à leur croissance et santé. Mais comme au Panier Saint Joseph on a la ruse dans le sang, on sait comment s’y prendre pour leur faire « manger du vert » sans en avoir l’air. Et avec le sourire s’il vous plait. Suivez le guide...
Faites ce que je dis et surtout ce que je fais
Première source d’inspiration de leurs enfants, les parents ont le devoir de montrer l’exemple s’ils veulent gagner en crédibilité et confiance. C’est par eux que tout commence. L’éducation, l’amour des bonnes choses, la gratitude. Il n’y a pas de secret, petit, on reproduit ce que l’on voit. À commencer par l’image rassurante de son papa et de sa maman en train de se régaler de la même purée de brocolis que la nôtre. Le concept des cinq fruits et légumes par jour et du plat unique, c’est donc pour toute la famille sans exception faite. Même s’il n’est pas interdit, on vous l’accorde bien volontiers, de s’octroyer de temps à autre des folies culinaires à l’abri des regards juvéniles. Le privilège de l’adulte qui fut un jour lui aussi enfant rêvant à son menu fétiche pâtes-ketchup-glace.
Intéressez-les pour les familiariser
Les enfants aiment les histoires. À vous de leur raconter celles de vos petits producteurs locaux, de la nature et de ce qui y pousse, des variétés, des saisons et de ce qui est bon. Emmenez les faire un plein d’éveil, de couleurs et de parfums au marché du dimanche, visiter le maraîcher de la ferme voisine, cueillir les trésors de votre potager. Faites-les aussi participer aux courses et à la confection des recettes : écosser les petits pois, assaisonner les poireaux, laver la salade. L’on a toujours envie de goûter ce que l’on a choisi et préparé avec entrain et fierté.
Enchantez les aliments
Ainsi, la soupe pour grandir aussi vite que les héros préférés de leur enfance, les épinards pour devenir aussi fort que Popeye, les carottes pour être aimable, les tomates pour avoir un joli teint. Ou les vertus magiques qui détournent l’attention du légume ennemi et font tomber toutes les réticences. Ça marche (presque) à tous les coups.
L'art du camouflage
Primo, on mise sur les trois agréments « amis » à savoir la sauce tomate, le gruyère et le jambon pour faire diversion. Secundo, pour attirer le regard et mettre en appétit, un peu d’esthétique joyeuse et créative, et beaucoup de bonshommes souriants et formes ludiques. Tertio, il n’y a pas que le cuit-vapeur et nature qui vaille, et souvent lasse. Faire frire, paner, griller ou sauter les légumes, c’est bien aussi pour dissimuler les dits intrus. Tant que cela est agréable en bouche et que cela étoffe au maximum votre carte des plaisirs avec sa dose végétale de rigueur et de gourmandise : soufflés aux carottes, nuggets de poulet et aubergines, frites de courgettes, endives au jambon, gratins de chou-fleur, bâtonnets de concombre à tremper dans la sauce, terrines d’asperge, veloutés de céleri etc.
Nota Bene pour un déjeuner dans le calme et la sérénité avec votre progéniture bien-aimée : expérience faite, l’enfant a un palais qui, s’il a bien été habitué dès le plus jeune âge, saura reconnaître un plat tout fait du supermarché d’un plat extrafrais sorti tout droit des marmites de la maison. Alors, on choisit pour lui ce qu’il y a de meilleur (en provenance de circuits courts bien sûr, qualité oblige) et on lui fait découvrir tout un tas de nouvelles textures et saveurs adaptées et alléchantes. Vous verrez qu’il vous en redemandera et qu’il les comptera, plus tard, parmi ses plus belles madeleines de Proust.
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